Les Millenials, dont la génération est désormais âgée de 21 à 39 ans, deviennent progressivement parents. Ce sont des digital natives, qui ont grandi avec Internet et apprennent à gérer la parentalité dans un monde surconnecté. Leurs habitudes face aux écrans façonnent le rapport au numérique de leurs enfants.
Quel est le rapport des parents à Internet ? Et quel est celui de leurs enfants et adolescents aux écrans ? Quel a été l’impact du confinement sur la consommation digitale ? Les jeunes arrivent-ils à trouver le bon équilibre ?
Pour répondre à ces interrogations, la faireparterie a interrogé 1 000 parents sur leur usage des écrans et celui de leurs enfants âgés entre 0 et 17 ans, en collaboration avec un l’institut de sondage accrédité GECE. Il s’agit de la deuxième édition de l’étude aux résultats exclusifs sur la digitalisation de la vie familiale, publiée pour la première fois en 2018 et qui concernait alors les enfants de 0 à 8 ans.
Découvrez l’étude de la faireparterie sur la digitalisation de la vie de famille, ainsi que des conseils d’experts et de membres d’associations.
des bébés ont une empreinte numérique avant même de voir le jour.
des enfants de moins de 13 ans ont une interaction régulière avec les écrans.
des parents utilisent une photo de leur(s) enfant(s) en guise de photo de profil.
des adolescents passent plus de temps sur les écrans qu’avec leurs amis.
des enfants ont augmenté leur activité digitale pendant le confinement.
des parents estiment que leurs enfants sont devenus accros aux écrans pendant le confinement.
Si de nos jours, les parents sont hyperconnectés, c’est moins le cas lorsqu’il s’agit pour eux d’annoncer l’heureux évènement. En effet, 69 % des jeunes parents ont annoncé la grossesse en personne à leurs proches, et/ou au téléphone pour 40 % des personnes sondées. Notons que l’étude menée en 2018 (concernant les enfants de 0 à 8 ans) a dévoilé que 81 % des sondés avaient annoncé la grossesse de vive voix.
Les femmes sont un peu plus adeptes d'Internet que les hommes pour l’annonce de la grossesse (25 % contre 20 %). En publiant une photo de l’échographie ou en annonçant la grossesse en ligne, les parents créent une empreinte numérique de leur enfant à l’état d’embryon. Parmi les moyens digitaux pour annoncer la grossesse, Facebook arrive en tête pour 17 % des parents, suivi par Messenger et WhatsApp à hauteur de 6 %, puis Snapchat et Instagram à 3 %, le faire-part digital à 2 % et finalement, TikTok et Twitter à 1 %. Par conséquent, 39 % des enfants ont une empreinte numérique avant même de voir le jour. En 2018, c’était le cas pour 30 % des nouveaux-nés.
En ce qui concerne la naissance, 52 % des jeunes parents ont annoncé la naissance au téléphone et 44 % en face à face. 35 % ont envoyé un SMS et 20 % ont eu recours à Facebook, qui reste le réseau social de prédilection des jeunes parents pour faire part de leur bonheur en ligne. 36 % ont envoyé un faire-part naissance par la poste pour annoncer l’heureux évènement. Pour finir, 10 % ont annoncé la grande nouvelle via Messenger, 8 % par WhatsApp, 4 % par Snapchat, et 3 % par Instagram. TikTok et Twitter arrivent en fin de classement avec 1 % des annonces de la naissance.
En 2018, 62 % des parents d’enfants entre 0 et 8 ans avaient annoncé la naissance de vive voix. Sans surprise, plus les enfants (et les parents) sont jeunes, plus le recours aux modes digitaux est important.
Toutes catégories confondues, les parents annoncent davantage la naissance que la grossesse par des moyens digitaux. Les femmes sont plus enclines à partager l’évènement via le numérique avec Facebook, WhatsApp, Messenger, Snapchat ou Instagram.
Par rapport aux couples, les familles monoparentales sont moins susceptibles d’annoncer virtuellement une grossesse (15 % contre 24 % des couples) ou une naissance (20 % contre 32 % des couples).
« Nos enfants ont le désir d'imiter nos comportements avec les objets numériques avant même de les posséder. Cela veut dire qu’il faut être très vigilant. Dès qu’on a un bébé, il est très important de ne pas utiliser son téléphone mobile pendant qu'on est avec lui. Et quand il grandit, Il faut établir des règles familiales, notamment pas de téléphone pendant les repas, et jamais dans la chambre la nuit. Achetons-nous un réveil ! »
93 % DES ENFANTS DE MOINS DE 13 ANS SONT RÉGULIÈREMENT EXPOSÉS AUX ÉCRANS
Le paysage numérique évolue rapidement, au même titre que le rapport des enfants au digital. L’exposition aux écrans fait désormais partie intégrante de la vie familiale. Cela impacte le lien que développent leurs enfants aux écrans, mais dans quelle mesure ? Et quels sont les différents usages numériques des enfants ?
Les résultats ci-dessous démontrent que l’utilisation des écrans par les enfants est très prononcée, mais reste néanmoins bien encadrée.
- 89 % des enfants s'intéressent aux écrans
- 64 % jouent sur des applications
- 54 % jouent à des jeux vidéo sur console ou en ligne
- 46 % préfèrent les écrans interactifs aux jouets traditionnels
- 41 % jouent sur le smartphone de leurs parents
- 15 % sont actifs sur un réseau social « classique », non destiné aux enfants
Les inscriptions sur les réseaux sociaux témoignent d’un bouleversement sociétal du rapport au digital chez les moins de 13 ans. 15 % sont actifs sur un réseau social classique et seuls 7 % utilisent des réseaux pour enfants comme Instagram Kids ou Messenger Kids, témoignant de l’impopularité de ces derniers.
L’activité sur les réseaux sociaux classiques bondit réellement à partir de 10 ans. De 10 à 12 ans, la proportion des enfants inscrits grimpe de 17 % à 37 %.
Dans le même sens que précédemment, l'exposition aux écrans augmente avec l'âge des enfants.
A partir de 6 ans, la quasi-totalité des enfants sont connectés. A cet âge, ils jouent régulièrement à des jeux sur applications (70 %) et de construction sur console (49 %), et la moitié d’entre eux se désintéressent des jouets traditionnels pour le digital. Mais les écrans occupent une place non négligeable, même chez les plus jeunes.
Connectés modérés (63%)
- Jouent sur des applications et le smartphone de leurs parents
- Peu d’activité sur les réseaux sociaux
- Parents de 35 à 44 ans
- Enfants de 6 à 10 ans
Peu connectés (21%)
- S’intéressent moins aux écrans
- Quasiment aucune activité numérique
- Parents de moins de 35 ans
- Enfants de moins de 6 ans
Connectés (16 %)
- Forte activité digitale et sur les réseaux sociaux
- Parents de 45 ans ou plus
- Familles monoparentales
- Enfants de 11 à 12 ans
« Avant 3 ans, pas d'écrans : le jeune enfant a besoin de tout son temps et de toute son attention pour découvrir et comprendre le monde avec ses 5 sens et un adulte disponible à ses côtés. Après 3 ans, le parent est le garant de la variété du jeu, des échanges, des sollicitations qui nourrissent la pensée et l'imaginaire. Tout comme une alimentation variée est indispensable à la bonne santé du corps. Entre 3 et 10 ans, le temps d'exposition aux écrans ne devrait pas dépasser 10 à 20 % du temps libre de l'enfant. »
Les adolescents maîtrisent davantage les nouvelles technologies et sont naturellement plus connectés que ces derniers. Les réseaux sociaux jouent un rôle prédominant dans leur vie quotidienne, jusqu’à surpasser les interactions face à face. Par ailleurs, ils sont souvent amenés à surfer sur Internet pour des raisons éducatives, ce qui augmente leur exposition. Le terme de cyber addiction revient souvent lors des débats sur le temps d’écran des adolescents. Qu’en est-il réellement et comment gèrent-ils leur rapport au digital ?
- 67 % sont accros aux écrans, selon leurs parents
- 64 % sont actifs sur les réseaux sociaux
- 63 % passent plus de temps sur les écrans que dans des activités de la vie réelle
- 59 % utilisent Internet dans des buts éducatifs
- 22 % ont des problèmes psychologiques et scolaires à cause de leur consommation digitale
Les écrans occupent une place cruciale dans la vie quotidienne des adolescents, quel que soit l’âge ou le type de foyer. 67 % des parents pensent que leur enfant est accro à un ou plusieurs de ses appareils numériques.
1/5 des parents révèlent que leurs enfants ont connu une baisse de leurs résultats scolaires et de leur bien-être en raison de leur usage des écrans, un des signes les plus évocateurs de cyberaddiction. Cet impact est nettement plus important chez les 16-17 ans (28 %) que chez les 13-15 ans (21 %).
En ce qui concerne les réseaux sociaux, 64 % des adolescents y sont très actifs. Près de la moitié sont fans d’influenceurs, soulignant l’importance que ces nouvelles célébrités ont acquise ces dernières années.
De façon inquiétante, 11 % des parents estiment que leurs enfants souffrent d’insécurités liées au physique en raison des réseaux sociaux. Ce qui n’est guère surprenant : en mettant en valeur des influenceurs à la plastique (semble-t-il) parfaite, les plateformes comme Instagram exacerbent les complexes. Par ailleurs, de plus en plus de jeunes se tournent vers la chirurgie esthétique pour ressembler à la version d’eux-mêmes embellie par les filtres Snapchat.
Trois profils se dégagent à nouveau des résultats :
Peu connectés (40 %)
- Passent plus de temps avec leurs amis ou en extérieur
- Ont un rapport sain avec les écrans, selon leurs parents
- Ne sont pas accros aux écrans
- Pas d'impact sur les résultats scolaires/la santé
- Ne sont pas complexés par leur physique
Connectés modérés (36 %)
- Passent plus de temps sur les écrans qu’avec leurs amis ou en extérieur
- Ont un rapport sain avec les écrans, selon leurs parents
- Sont très dépendants des appareils numériques
Hyper-connectés (24 %)
- Sont très actifs sur les réseaux sociaux
- Passent plus de temps sur les écrans qu’avec leurs amis ou en extérieur
- Sont fans d'influenceurs
- N'utilisent pas Internet dans des buts éducatifs
- N’ont pas de rapport sain avec les écrans, selon leurs parents
- Fort impact sur les résultats scolaires et la santé
- Sont très accros aux appareils numériques
- Sont complexés par leur physique
Les profils dominants sont donc les adolescents qui utilisent les écrans en modération ou de façon saine, sans négliger leur vie personnelle. Néanmoins, 24 % d’entre eux présentent des signes de cyberaddiction grave, selon leurs parents. Leur santé mentale et résultats scolaires sont fortement impactés.
« Rares sont les parents qui connaissent les réseaux sociaux ou les jeux vidéo préférés de leur progéniture. Comment ouvrir le dialogue ? En leur demandant pourquoi ils aiment tel ou tel jeu, ce qu'ils font sur tel ou tel réseau, s'ils savent ce qu'est l'empreinte numérique ou s'ils se sont déjà demandé pourquoi ces réseaux étaient gratuits. Cela nécessite peut-être quelques recherches, mais voilà une activité qui peut être menée ensemble, le but étant que cette vie numérique soit source de dialogue et non de disputes. »
De nos jours, la majorité des enfants héritent de leur empreinte numérique. Près de la moitié des parents postent des photos de leur(s) enfant(s) sur les réseaux sociaux. Ce phénomène est désigné en tant que « sharenting », néologisme issu de la contraction de « share », qui signifie partager, et « parenting », être parent.
C’est alors que se pose la question de l’empreinte numérique des enfants et de la protection de leur vie privée en ligne. L’empreinte numérique désigne l'ensemble des traces laissées volontairement (ou non) par un utilisateur sur le Web (serveurs, messageries, moteurs de recherche, etc.).
Cet enjeu est au centre d'un intense débat au niveau international depuis plusieurs mois, qui a été amorcé depuis l'entrée en vigueur du RGPD (Règlement général sur la protection des données) au sein de l'UE.
Non sans raisons : chaque jour selon l’UNICEF, plus de 175 000 enfants se connectent à Internet pour la première fois de leur vie. Cela représente un enfant toutes les demi-secondes.
Cependant, une tendance positive se dégage nettement de l’étude : par rapport au sondage de 2018, les chiffres montrent que les parents sont beaucoup plus éduqués sur les dangers du « sharenting ».
39 % des parents veillent à publier uniquement des photos où l'on ne voit pas le visage de leur enfant. En 2018, cette proportion était de 13 % pour la cohorte 0-8 ans.
Les CSP+ et les hommes sont moins susceptibles de laisser une empreinte numérique à leur(s) enfant(s) sur Internet.
Toutefois, près de 40 % des personnes interrogées ont publié des photos en ligne où l'on voit le visage de leur(s) enfant(s). Parmi les parents ayant pris part à l’étude, 26 % ont déjà utilisé une photo de leur enfant en guise de photo de profil. En 2018, c’était le cas pour 36 % des parents d’enfants de moins de huit ans.
36 % des parents autorisent leurs proches à publier des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Cette pratique est plus habituelle quand les enfants sont très jeunes (moins de 3 ans).
Qu’en est-il de l’utilisation de messageries instantanées comme WhatsApp et Facebook Messenger ? 43 % des parents d'enfants de moins de 13 ans ont déjà envoyé des photos de leur(s) enfant(s) via une messagerie instantanée. 8 % le font régulièrement.
91 % des interrogés éduquent leurs enfants sur les dangers d’Internet. Par ailleurs, 72 % disent éviter de créer une empreinte numérique à leurs enfants. Les femmes s’y investissent davantage : 62 % prennent le temps d’éduquer leurs enfants sur la question, contre 55 % des hommes.
La pandémie de Covid-19 et le confinement qui en a résulté ont opéré un bouleversement complet de nos habitudes digitales. Privés des lieux habituels de socialisation, les Français se sont tournés vers les écrans pour se distraire et remplacer leurs activités habituelles. Les jeunes ne font pas exception à la règle. Les écoles et collèges étant fermés, ils ont dû suivre leurs cours à distance. Par ailleurs, les parents en télétravail et souvent surmenés n’ont pas forcément eu les moyens de contrôler le temps d‘écran de leurs enfants.
Notre étude montre que les adolescents sont davantage affectés que les plus jeunes par la surconsommation numérique, particulièrement dans les familles monoparentales. Cependant, si le temps d‘écran a augmenté, c’est aussi largement dû au suivi des cours à distance.
L’augmentation la plus significative du temps d’écran concerne le suivi des cours à distance et la conservation du lien social : ces activités ont fortement augmenté pour 59 % des répondants. Une évolution prévisible.
Le visionnage de films et séries a augmenté de 54 %. La pratique des jeux vidéo ou en ligne arrive en troisième position, avec une augmentation de 48 %.
Les familles monoparentales ont été davantage concernées par l’augmentation de la consommation numérique (66 % contre 57 % pour les couples). Les parents seuls ont davantage de responsabilités, moins de ressources et donc plus de difficultés que les autres à s’occuper de leurs enfants. Les écrans offrent des possibilités de distraction difficiles à remplacer.
Les résultats offrent un tableau mitigé concernant l’impact sur la santé de l’augmentation du temps d’écran chez les jeunes. Mais les données restent globalement encourageantes.
D’après les parents, 45 % des enfants sont devenus accros à un ou plusieurs de leurs appareils numériques, tandis que 25 % ont souffert de problèmes psychologiques. La qualité de sommeil s’est également trouvée impactée pour 30 % des répondants.
Mais il y a aussi eu des développement positifs : 34 % ont trouvé de nouvelles activités et amitiés sur Internet, et 25 % des parents estiment que leurs enfants se sont épanouis via les écrans.
La structure familiale joue cependant un rôle significatif. Les familles monoparentales sont désavantagées sur presque tous les indicateurs : la cyberaddiction et les problèmes psychologiques sont beaucoup plus prononcés. La dépendance aux écrans concerne 55 % des foyers monoparentaux, contre 43 % des couples. Les parents seuls sont aussi moins susceptibles de penser que leurs enfants se sont épanouis via les écrans (27 % contre 30 % pour les couples).
« En temps de confinement, il est important que les temps partagés existent, tout en laissant de la place aux moments de solitude essentiels à chacun. Échangeons toujours ensemble sur ce que nous voyons, établissons des règles claires sur les temps d'écrans et utilisons le numérique de la manière la moins passive possible (en jouant ensemble, en créant, en cherchant des contenus culturels, etc.). Enfin, n'oublions pas que ce dont l'enfant a le plus besoin reste l'accompagnement et l'interaction : l'écran doit être synonyme de partage et d'échanges. »
Cette étude a été menée en France avec l’institut de sondage Gece, sur un échantillon de 1 000 parents d’enfants de moins de 18 ans. Le questionnaire a été diffusé sur Internet du 16 au 26 août 2021. Certaines questions sont à choix multiples, ce qui explique que certaines réponses dépassent les 100 % une fois additionnées. Les données ont été redressées selon la région d'habitation, la situation familiale (en couple ou famille monoparentale), le sexe et l'âge des parents par grande région.
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