SONDAGE EXCLUSIF : GÉNÉRATION CLIMAT

78 % DES PARENTS PENSENT QUE LA GÉNÉRATION DE LEUR(S) ENFANT(S) VIVRA MOINS BIEN QUE LA LEUR

Avec la médiatisation des recherches scientifiques sur le réchauffement climatique et la rapidité à laquelle les températures augmentent, un phénomène nouveau s’observe : un nombre croissant de personnes sont atteintes de ce que les psychologues qualifient de « dépression verte ». Un mal déjà bien connu des militants verts, qui tirent la sonette d’alarme depuis plusieurs décennies. La France, championne mondiale du déclinisme, confirme être inquiétée par le réchauffement climatique et n’avoir que peu d’espoir pour les conditions de vie des générations futures. Seuls 3 % des parents imaginent un meilleur futur que le leur pour leurs enfants.

78 % des parents pensent que la génération de leurs enfants vivra moins bien que la leur.

D’après une analyse de Luc Semal, maître de conférences en sciences politiques au Muséum national d’histoire naturelle dans le journal Le Monde, « le dérèglement ne va plus affecter les générations futures mais celles d’aujourd’hui. Ce sujet est tellement écrasant qu’il peut phacocyter la vie personnelle ».

9 parents sur 10 se déclarent inquiets face au phénomène du dérèglement climatique.

Parallèlement, les parents les plus inquiets de l’évolution de la planète sont ceux qui sont également les plus pessimistes pour le futur de leurs enfants (87 %).

SOLASTALGIE, ÉCO-ANXIÉTÉ, ANGOISSE CLIMATIQUE : DIFFÉRENTS TROUBLES SE PROPAGENT DANS LES FAMILLES FRANÇAISES

La solastalgie - néologisme créé à partir des mots « solace » (réconfort en anglais), désolation, et nostalgie - désigne le sentiment de tristesse et de détresse psychique à voir la planète se dégrader irréversiblement.

L’éco-anxiété désigne l’angoisse de se voir constamment rappelé de la détérioration de l’environnement. Dans un rapport de l’association psychiatrique américaine, après une catastrophe climatique comme un ouragan, 40 % des personnes ayant de près ou de loin été touchées sont atteintes de troubles psychopathologiques.

UNE FAMILLE SUR CINQ DISCUTE QUOTIDIENNEMENT DES PROBLÉMATIQUES ÉCOLOGIQUES

Les préoccupations autour de la protection de la planète ont trouvé leur place dans le cercle familial. Près d’une famille sur cinq (18 %) aborde le sujet quotidiennement et 37 % au moins une fois par semaine.

Au total, 55 % des familles discutent de l’écologie au moins une fois par semaine.

Restent 39 % des interrogés qui abordent le sujet une fois par mois ou moins. Les chiffres confirment qu’actuellement, la quasi-totalité des familles intègrent le sujet de l’écologie à leurs conversations quotidiennes. Seuls 6 % affirment délaisser complètement le sujet.

83 % DES PARENTS SOUHAITENT TRANSMETTRE À LEURS ENFANTS LES VALEURS DE L’ÉCO-CITOYENNETÉ

La grande majorité des parents (83 %) souhaite transmettre à ses enfants les valeurs de l’éco-citoyenneté.

L’éco-citoyenneté est le fait d’assurer un développement durable par ses actions quotidiennes ou d’en défendre l’idée auprès des autorités.

Penser à éteindre les lumières en quittant une pièce, s’assurer de ne pas utiliser de l’énergie inutilement, trier ses déchets… Les gestes de l’écocitoyenneté s’appliquent au quotidien et tendent à devenir des habitudes sur le long terme. Les 14 % des parents n’ayant pas pour projet de transmettre ces valeurs à leurs enfants sont ceux qui se déclarent peu ou pas inquiets quant au changement climatique (56 %) et qui ne sont pas intéressés par ces thématiques (32 %).

1 PARENT SUR 2 PREND EN COMPTE L’AVIS DE SON OU SES ENFANTS DANS SES COMPORTEMENTS ÉCOLOGIQUES

Les jeunes exercent une influence sur leurs parents concernant les achats et les comportements écologiques au sein du foyer.

50,3 % des parents adoptent des comportements écologiques influencés par leurs enfants.

Pour un parent sur dix, l’influence exercée par leur(s) enfant(s) est très forte et a un impact sur le processus décisionnel. L’influence qu’ont les enfants demeure moins forte avec l’écologie qu’avec les autres décisions d’achats au sein du foyer. À titre d’exemple, une étude réalisée par Opinea en 2017 dévoile que 91 % des parents effectuent leurs décisions d’achats en fonction de leurs enfants, notamment en matière de choix des produits textiles.

POUR 55 % DES PARENTS, LES JEUNES PEUVENT engager DE RÉELS CHANGEMENTS AVEC LEURS INITIATIVES ET ACTIONS POUR LA PLANÈTE

Les initiatives des jeunes pour la planète comme les Fridays for Future ont pour avantage d’amorcer des débats dans les foyers dans le monde entier, ce qui pourrait avoir des conséquences au niveau des choix de parents en termes de politique. Malgré la médiatisation des initiatives des jeunes pour la planète, 26 % des répondants affirment qu’ils n’en ont jamais entendu parler. Ces mêmes personnes sont celles qui n’abordent jamais le sujet de l’écologie en famille (32 %) et qui ne s’intéressent pas à la thématique du changement climatique (49 %).

Parmi ceux qui en ont entendu parler, la majorité considère que les jeunes peuvent etraîner de réels changements (56 %), mais également qu’il est de la responsabilité des politiques de s’engager de manière plus concrète (54 %). Par ailleurs, près d’un parent sur cinq (24 %) admire l’engagement de la jeune activiste écologique Greta Thunberg tandis que 7 % désapprouvent.

29 % des parents incitent leur(s) enfant(s) à participer aux initiatives pour la planète.

84 % DES PARENTS AFFIRMENT QUE LEURS ENFANTS SERAIENT PRÊTS À CHANGER LEURS HABITUDES DE CONSOMMATION

Que ce soit avec le covoiturage, le retour en popularité du vélo, de la trotinette, ou encore des fripes en ligne, les solutions vertes se multiplient. Les jeunes sont ainsi capables de changer leurs habitudes de consommation, tout en restant dans le vent. D’après 84 % des parents, leurs enfants seraient prêts à changer leurs habitudes de consommation afin de les rendre plus vertes.

30 % des français ont acheté au moins un vêtement d’occasion en 2018.

À titre d’exemple et selon l’Institut Français de la Mode, le marché des vêtements d’occasion pèse près d’un milliard d’euros en 2018. 30 % des français ont acheté au moins un vêtement d’occasion cette même année. Une tendance qui touche les millénials et les 18-24 ans en majorité : ils étaient 46 % de plus à choisir ce type de consommation qu’en 2017. D’ici 2028, d’après une étude de Thred Up, le marché du seconde main devrait peser plus lourd que celui de la fast fashion. Grâce au boom des réseaux sociaux et des applications en tous genres, la Génération Climat peut facilement adopter des habitudes durables de manière ludique.

FRIDAYS FOR FUTURE

Le vendredi pour le climat ou « Fridays for Future » à l’international est une initiative lancée par la militante Greta Thunberg du haut de ses 16 ans. Après avoir vécu une dépression liée aux prévisions scientifiques pour l’avenir de la planète, la jeune suédoise a décidé de prendre les choses en main et a commencé une grève pour le climat. La jeune fille cristallise autant les tensions chez les plus climato-sceptiques qu’elle est admirée par sa génération.

Au niveau mondial et d’après les estimations, plus de 6 millions de personnes ont participé aux « Fridays for Future » en septembre 2019. Les initiateurs du mouvement considèrent qu’il n’en est qu’à son commencement.