L'alimentation pendant l’allaitement : que pouvez-vous manger et boire ?
Si vous avez choisi d'allaiter votre bébé, une période d’allaitement intense commence après sa naissance, qui renforcera durablement vos liens. Pendant cette période, vous vous interrogerez peut-être sur votre alimentation, surtout si votre nouveau-né souffre de coliques qui semblent dues à sa digestion. Pour vous aider à y voir un peu plus clair, nous répondons ici aux questions les plus fréquemment posées.
- Le lait maternel : le super aliment pour votre bébé
- Votre alimentation pendant l’allaitement a-t-elle une influence sur le lait maternel ?
- Quelles sont les recommandations en matière d’alimentation pendant la période d’allaitement ?
- La caféine pendant l'allaitement est-elle nocive pour le bébé ?
- L’allaitement est-il également possible en cas de régime alimentaire particulier ?
- Ballonnements et fesses de bébé irritées par l’alimentation pendant l’allaitement ?
- Boire plus = plus de lait ?
- Que devez-vous éviter dans votre alimentation pendant l’allaitement ?
Le lait maternel : le super aliment pour votre bébé
Le lait maternel n’a pas encore été complètement étudié, c’est probablement pour cette raison qu’il existe tant de mythes autour de cette boisson si nourrissante. Ce qui est sûr, c’est que pour votre bébé, il n’y a rien de mieux et de plus sain que votre lait maternel, car il contient tout ce dont le nouveau-né a besoin pour son alimentation et son développement. C’est un véritable cocktail miracle que votre corps produit pour votre tout-petit : eau, glucides, lipides, protéines, minéraux, vitamines, hormones, micro-organismes... la liste des ingrédients est longue et complexe. Et la composition du lait maternel s’adapte constamment aux besoins de votre bébé, même pendant la tétée. C’est pourquoi même les meilleurs aliments industriels pour bébés sont loin de pouvoir rivaliser !
Le lait maternel fait d’ailleurs bien plus que rassasier votre bébé. Il réduit le risque de toute une série de maladies chez votre progéniture, comme les troubles gastro-intestinaux, les infections des voies respiratoires et même la mort subite du nourrisson. Et l’allaitement est aussi bon pour vous : la probabilité que vous développiez un cancer du sein ou des ovaires, du diabète et de l’hypertension, ou que vous soyez victime d’un infarctus du myocarde, est nettement réduite par l’allaitement. Fascinant, n’est-ce pas ?
Votre alimentation pendant l’allaitement a-t-elle une influence sur le lait maternel ?
La réponse est bien sûr oui, cependant pas sur la composition de base du lait. Ce que vous pouvez réellement influencer par votre alimentation, c’est la teneur en vitamines de votre lait, ainsi que sa teneur en minéraux et en acides gras polyinsaturés importants. De plus, selon des études, le goût de votre lait change probablement aussi un peu selon votre alimentation, même si ce n’est pas à 100% et pas valable pour chaque aliment. Les bananes, l’ail et la vanille, mais aussi le menthol, sont des exemples d’arômes dont il a été prouvé qu’ils modifient au moins l’odeur du lait maternel, et donc très probablement aussi son goût. Il est intéressant de noter que les capsules d’huile de poisson, par exemple, n’ont apparemment aucun effet. Bon à savoir : les bébés dont les mères ont une alimentation très variée seraient plus enclins à essayer de nouveaux aliments plus tard pendant les repas.
Quelles sont les recommandations en matière d’alimentation pendant la période d’allaitement ?
La bonne nouvelle : en principe, vous pouvez manger tout ce que vous aimez ! Veillez toutefois à ce que votre alimentation soit équilibrée. Vous avez probablement déjà adopté une alimentation saine et équilibrée pendant votre grossesse. Dans ce cas : félicitations ! En effet, vous pouvez alors facilement conserver cette habitude et même y ajouter des aliments qui vous ont peut-être beaucoup manqué, comme le fromage au lait cru, le tartare, le tiramisu ou les sushis.
D’un point de vue nutritionnel, un mélange varié devrait former la base de votre menu :
- viande
poisson (environ deux fois par semaine du poisson de mer gras)
œufs
légumes- fruits
- légumineuses
produits laitiers
produits à base de céréales complètes
fruits à coque (non salés)
graisses de qualité comme l’huile de lin, l’huile de noix, l’huile de colza et l’huile d’olive
Veillez à ce que tous les aliments soient si possible de qualité bio et non transformés. Mais n’ayez pas mauvaise conscience s’il vous arrive de mettre simplement une pizza surgelée au four : il faut juste que cela ne soit pas trop fréquent. D’ailleurs, vos besoins énergétiques pendant l’allaitement sont encore plus élevés que pendant la grossesse : environ 500 calories de plus par jour. Rien ne s’oppose donc à une portion supplémentaire, si elle est raisonnable et saine !
Vos besoins en vitamines, minéraux, protéines et oligo-éléments sont maintenant augmentés d’environ 30%, mais ce besoin supplémentaire est normalement couvert par une alimentation équilibrée pendant la période d’allaitement, si vous couvrez vos besoins énergétiques supplémentaires par des aliments sains.
Pour les nutriments suivants, vos besoins sont supérieurs à 30%, vous devez donc les surveiller de près. Le fer, en particulier, peut poser problème, surtout si vous suivez un régime végétarien ou végétalien :
Nutriment | Besoins quotidiens | Sources |
Vitamine A/provitamine A (ß-carotène) | 1,3 mg | 100 g de carottes |
Vitamine E | 17 mg | 70 g de noisettes, 1 cs d’huile de germe de blé, 3 cs d’huile de colza |
Vitamine B1 | 1,3 mg | 150 g de viande de porc maigre, 7 cs de germes de blé, 200 g de petits pois |
Vitamine B6 | 1,9 mg | 250 g de saumon avec 200 g de brocolis |
Vitamine B9 (acide folique) | 450 µg | 300 g d’épinards, 150 g de foie |
Vitamine C | 125 mg | 100 g de poivrons, 150 g de brocolis |
Fer | 20 mg | 120 g de foie de porc, 250 g de bœuf avec 200 g de girolles |
Iode | 260 µg | 150 g de colin, 100 g d’aiglefin, 200 g de crevettes |
Zinc | 11 mg | 50 g d’huîtres, 200 g de bœuf (épaule) |
La caféine pendant l'allaitement est-elle nocive pour le bébé ?
Vous pouvez consommer du café, du thé noir ou du thé vert avec modération (3 tasses par jour maximum), si possible juste après l’allaitement et en l’évitant l’après-midi ou le soir. La caféine qu’ils contiennent peut tout à fait provoquer une certaine agitation chez votre bébé. Évitez de dépasser trois tasses par jour. En revanche, il est préférable d’éviter les autres sources de caféine comme le coca ou les boissons énergisantes.
L’allaitement est-il également possible en cas de régime alimentaire particulier ?
Bien sûr ! Il est certes recommandé d’intégrer le poisson, la viande, les œufs et les produits laitiers dans l’alimentation pendant l’allaitement, mais vous n’êtes pas obligée, en tant que végétarienne ou végétalienne convaincue, de jeter tous vos principes aux oubliettes ! Mais il est très important, aussi bien pour vous que pour votre bébé, que vous vous fassiez examiner pour détecter d’éventuelles carences. Si vous êtes exclusivement végétalienne, la vitamine B12 pourrait par exemple manquer dans votre alimentation. Votre bébé doit lui aussi impérativement faire l’objet d’un suivi étroit, car l’absence de certains micronutriments peut avoir des conséquences très graves, entre autres sur le développement de son système nerveux. Toutefois, ne prenez pas de vitamines ou de compléments alimentaires sur la base de soupçons et sans examen ni conseil médical. Demandez aussi expressément des recommandations de produits. En effet, de nombreuses préparations ne tiennent malheureusement pas leurs promesses.
Ballonnements et fesses de bébé irritées par l’alimentation pendant l’allaitement ?
Lorsqu’un bébé est agité, souffre de coliques ou a les fesses irritées, on met souvent cela sur le compte de l’alimentation pendant l’allaitement. La liste des aliments à soi-disant éviter comprend par exemple les légumineuses, le chou, le brocoli, les oignons, l’ail et les agrumes, ainsi que les épices comme le piment ou le curry. La consommation de boissons gazeuses est également souvent déconseillée. Ces recommandations persistent alors qu’elles ne sont pas scientifiquement prouvées. Rares sont les bébés qui ont effectivement des problèmes avec ces aliments, les causes sont généralement à chercher ailleurs.
Bien sûr, il peut arriver que votre bébé soit sensible à l’un ou l’autre aliment. Dans ce cas, n’en consommez plus. Si aucune amélioration n’est constatée dans un délai d’environ 4 jours, il est probable que la cause soit autre. Les bébés souffrent malheureusement de ballonnements et de coliques, indépendamment de l’alimentation de leur maman. Les raisons en sont multiples. Le système digestif doit encore se développer, et parfois, le bébé avale tout simplement trop d’air. Pourquoi ne pas essayer un massage pour bébé ? Si la situation est trop grave, consultez un médecin. Des conseils en allaitement peuvent également être utiles.
Boire plus = plus de lait ?
Non. Votre production de lait n’est pas directement liée à votre alimentation ou à votre consommation de liquides. Bien sûr, vous devriez consommer la quantité recommandée d’environ 1,5 à 2,5 litres d’eau par jour, mais il n’est pas nécessaire d’en boire plus, cela pourrait même réduire la production de lait. La meilleure boisson pendant l’allaitement est l’eau. Les jus de fruits très dilués ou les tisanes non sucrées sont également acceptables. Certaines mères qui allaitent ne jurent que par la bière sans alcool ou la bière de malt pour stimuler la production de lait, d’autres par les tisanes d’allaitement. Toutefois, leur efficacité n’est pas scientifiquement prouvée et pourrait être due à un effet placebo. Si un effet positif se produit, tant mieux ! Ce que l’on sait par contre clairement sur la production de lait : la demande détermine l’offre. Plus votre bébé tète souvent, plus vous produisez de lait. Mettez votre bébé au sein plus souvent si vous sentez que la production de lait diminue et observez si elle s’améliore dans les 24 heures. En cas de doute, n’hésitez pas à demander le soutien de votre sage-femme !
Que devez-vous éviter dans votre alimentation pendant l’allaitement ?
Fumer
Il ne fait pas partie de l’alimentation, mais nous tenons tout de même le mentionner ici : le tabac. Vous avez envie d’une cigarette après votre grossesse ? Mieux vaut éviter ! Non seulement le tabac fait passer des substances nocives hautement toxiques dans le lait maternel, mais il inhibe aussi votre production de lait. On constate non seulement une augmentation des coliques, des vomissements et de l’agitation chez les enfants de fumeuses, mais ils prennent aussi moins de poids. Le mieux est donc d’arrêter de fumer sans faire de compromis, et ce pour tous les membres de votre foyer. Au cas où vous n’y arriveriez pas :
- Ne fumez jamais dans la maison ou dans des espaces fermés en présence de votre bébé et veillez à ce que personne d’autre ne le fasse non plus.
- Important : même les personnes qui ne fument pas activement en ce moment continuent d’expirer de l’air contenant des substances nocives. C’est pourquoi votre bébé ne doit pas dormir dans le lit des parents si l’un d’eux fume : le risque de mort subite du nourrisson est accru ! Couchez-le sur le dos dans son propre lit.
Lavez-vous toujours les mains après avoir fumé. Il est même recommandé de changer de vêtements.
Ne fumez qu’après l’allaitement, avant la plus longue pause d’allaitement.
Et malgré tous les dangers que le tabagisme présente pour les bébés, il est vivement recommandé aux fumeuses, et à celles-ci en particulier, d’allaiter leurs bébés : les effets positifs du lait maternel l’emportent sur les inconvénients !
Alcool
Comme pour le tabac, ce qui était déjà strictement tabou pendant la grossesse le reste pendant l’allaitement : même à petites doses, l’alcool est un poison pour votre bébé et son corps ne peut pas encore l’éliminer correctement. La teneur en alcool de votre lait correspond à environ 95% à celle de votre sang, il peut donc être vraiment dangereux pour votre bébé. Si vous ne voulez tout de même pas renoncer à un petit verre, il ne devrait s’agir que d’une petite quantité d’alcool, et en aucun cas juste avant l’allaitement. Si vous voulez trinquer, le meilleur moment est juste après l’allaitement, avant la plus longue pause d’allaitement. Conseil : tirez un biberon de lait pour le prochain repas de bébé avant de boire. Votre corps aura ainsi plus de temps pour éliminer l’alcool.
Médicaments
Ne prenez jamais de médicament sans l’avis d’un pédiatre. Cela s’applique également aux médicaments en vente libre et aux remèdes naturels. Des produits apparemment inoffensifs comme l’huile d’eucalyptus ou de menthe poivrée et la pommade au menthol, que vous utilisez habituellement en cas de rhume, peuvent même être mortels pour votre bébé. Bien sûr, il est préférable de ne pas prendre de médicaments du tout et d’essayer d’abord des alternatives, comme un enveloppement des mollets en cas de fièvre ou un massage doux des tempes lors de forts maux de tête. Mais ces remèdes ne soulagent pas toujours, et bien sûr, vous ne devez pas vous torturer : il existe des médicaments convenant pour l’allaitement qui ne font pas de mal à votre bébé ! C’est pourquoi, un traitement de longue durée ou des médicaments qui doivent être pris fréquemment ne sont pas forcément une raison pour arrêter l’allaitement : demandez conseil à votre médecin.
Régimes alimentaires
Bien sûr, vous souhaitez peut-être enfin retrouver votre silhouette initiale si vous avez pris du poids pendant la grossesse. Et l’allaitement vous aide même à y parvenir. Veillez simplement à avoir une alimentation saine et essayez de vous remettre en forme en faisant un peu d'activité sportive douce après avoir quitté la maternité. La phase d’allaitement ne se prête absolument pas à un régime. Vous ne devriez en aucun cas perdre plus de 2 kilos par mois.
Nous espérons avoir pu vous donner quelques conseils utiles. Important : notre article ne saurait remplacer un avis médical. Si des problèmes surviennent pendant l’allaitement, demandez impérativement l’avis d’un pédiatre ou de votre sage-femme ! Nous vous souhaitons de tout cœur de merveilleux moments de détente pendant l’allaitement de votre bébé. Et cela nous intéresserait particulièrement si vous partagiez avec nous sur Instagram vos expériences personnelles concernant votre alimentation pendant l’allaitement !