Après l’accouchement : les choses à faire et à ne pas faire pendant le post-partum

Prenez conscience de ce fait : votre bébé a passé neuf mois bien au chaud dans votre ventre. Après l’expérience de la naissance, déjà mouvementée en elle-même, il est maintenant confronté à des sensations totalement nouvelles : il ne doit pas seulement respirer et boire de manière active. Il est aussi exposé à des bruits non filtrés, à la clarté et à l’obscurité, aux couleurs, odeurs, différentes températures, au toucher, à la sensation des vêtements sur sa peau. Et tout cela en même temps ! Il n’est pas étonnant que ce petit être humain ait besoin de votre présence pour relever cet énorme défi, et ce, le plus souvent possible et idéalement dans un contact peau à peau constant. La chaleur de votre peau, votre odeur et les battements de votre cœur lui donnent un sentiment de sécurité et de protection. C’est aussi la meilleure période pour le papa d’apprendre à connaître bébé. Le post-partum n’est en aucun cas réservé à la maman et au bébé, c’est une phase d’apprentissage inestimable pour toute la famille. Le monde extérieur peut bien attendre encore un peu ! Construisez un îlot de tendresse et de câlins pour accompagner votre bébé dans cette période de transition et prenez le temps de vous adapter ensemble à cette nouvelle vie. Ce fut un long voyage pour chacun de vous !

Voici quelques conseils qui ont fait leurs preuves pendant le post-partum. Il ne s’agit pas de directives strictes, mais plutôt de recommandations, de conseils pratiques et de petits encouragements pour les moments difficiles.

Avant même l’arrivée de bébé, préparez-vous à la période du post-partum en aménageant un coin douillet : si votre chambre n’était jusqu’à présent qu’une pièce un peu négligée, dans laquelle s’entassait peut-être le linge à repasser, profitez de votre envie de construire un nid à la fin de la grossesse pour transformer la chambre en un havre de paix. Avec un peu de décoration, des fleurs (pas trop parfumées), de beaux draps... tout ce dont vous avez besoin pour vous sentir bien. Créez un endroit à côté de votre lit où vous aurez à portée de main tout ce dont vous aurez besoin en permanence pendant les premières semaines. Une corbeille de maternité est pratique, vous pouvez la placer sur une petite table d’appoint, roulante ou non ou sur un lit d’appoint pour bébé. Si vous n’avez pas encore utilisé de coussin d’allaitement pendant la grossesse, sachez qu'il deviendra vite essentiel, que vous choisissiez d’allaiter ou de donner le biberon !

Peut-être pensez-vous que c’est exagéré, mais vous serez contente de ne pas avoir à cuisiner les premières semaines de post-partum. Si vous disposez d'un congélateur, préparer et congeler des repas à l'avance est une excellente idée, surtout si vous n'avez personne pour prendre le relais en cuisine. Outre les repas à part entière, il peut être utile de congeler de la soupe en portions. Elle permet de vous remettre sur pied plus rapidement et peut être sirotée de temps en temps dans une tasse isotherme. Des petits encas sains, comme par exemple des boules d’énergie d’allaitement, pourront aussi vous simplifier la vie. Vous n’avez ni la place ni quelqu’un pour vous aider ? Renseignez-vous auprès de votre sage-femme sur les possibilités d’aide dans les environs. Il existe également des services de livraison spécialisés dans la grossesse et le post-partum qui vous apporteront des repas sains directement chez vous. Une alimentation saine pendant la période d’allaitement est aussi importante que pendant la grossesse. Mais oui, s'octroyer de temps en temps une pizza surgelée est tout à fait autorisé :-)

Ce n’est qu’en achetant tout vous-même que vous pouvez être sûre d’obtenir exactement ce que vous voulez. Comme vous ne pouvez pas savoir exactement quand le bébé arrivera, sauf en cas de césarienne prévue, il vaut mieux préparer à l’avance tout l'équipement et les accessoires dont vous aurez probablement besoin pendant le post-partum, y compris pour vous-même. De nombreuses futures mamans pensent certes au premier équipement pour le bébé et équipent la table à langer et l’armoire jusqu’à l’âge de trois ans, mais oublient complètement leurs propres besoins pour le post-partum !

Pour éviter de tomber dans le piège du surmenage et pour favoriser votre récupération, il peut être utile d’établir un plan pour toutes les tâches vraiment indispensables (faire la poussière et nettoyer les fenêtres ne font pas forcément partie de cette liste !). Cela s’avère particulièrement utile lorsqu’il y a des frères et sœurs dont il faut s’occuper. Si votre partenaire peut prendre des vacances, c’est merveilleux ! Déterminez ensemble les choses vraiment importantes à faire. Il se peut que certaines choses nécessitent une initiation et que le résultat ne soit pas toujours tout à fait comme vous le souhaiteriez. Détendez-vous et lâchez du lest (et oui, personne ne peut faire aussi bien que vous...). Un enfant plus âgé doit être amené et récupéré à la maternelle ou à l’école ? Les grands-parents ou des parents amis peuvent peut-être prendre le relais, au moins pendant les premiers temps ! Si vous êtes complètement seul(e), demandez à votre caisse de maladie la prise en charge des frais d’une aide ménagère et, le cas échéant, d’une garde d’enfants pour les frères et sœurs. Dans ce cas, le mieux est de vous renseigner sur les possibilités avant la naissance. 

Bien sûr, avoir des enfants est un processus naturel (les personnes qui n’ont pas encore accouché sont celles qui vous le répéteront le plus). Mais aussi naturelle qu’ils soient, la grossesse, l’accouchement et même les premières semaines avec le bébé sont d’énormes efforts physiques et émotionnels : même un corps en très bonne santé a besoin de temps pour récupérer et se remettre après un accouchement sans complications. Après un accouchement difficile ou une césarienne encore plus ! Une césarienne est et reste en effet une opération importante malgré toute la routine. C'est pourquoi nous ne le répéterons jamais assez souvent : profitez de la période du post-partum pour faire des câlins intensifs à votre bébé et accordez-vous un repos bien nécessaire pour récupérer et laisser cicatriser vos blessures. Bien sûr, cela ne veut pas dire que vous devez rester au lit pendant 6 à 8 semaines. Pendant les 10 premiers jours après la naissance, vous devriez toutefois prévoir de le considérer comme votre point d’attache principal temporaire. Cela n’a rien à voir avec de la faiblesse, bien au contraire. Considérez ce temps comme un investissement à long terme qui en vaut la peine. Votre bébé et votre corps vous en seront reconnaissants !

Vous n’êtes pas obligée de bannir complètement votre téléphone ou votre tablette ni de supprimer votre compte Instagram. Nous vous recommandons toutefois de l’utiliser à « doses homéopathiques », et de préférence uniquement lorsque votre bébé dort. Pour le reste, concentrez-vous entièrement sur votre petit, observez ses réactions et ses signaux. C’est la meilleure façon d’apprendre à percevoir et à interpréter ses besoins. Accordez-lui toute votre attention, votre bébé communique avec vous ! Si vous ne réagissez pas, il essaiera d’attirer l’attention sur lui, d’abord en s’agitant, puis en pleurant, en criant, en hurlant... vous savez ce dont nous parlons. Il est prouvé que le contact visuel est très important, déjà chez les enfants en bas âge. Si, contre toute attente, vous trouviez le temps long : un bon livre, un livre audio ou une méditation vous feront du bien quand le bébé dort. En revanche, la télévision peut perturber votre bébé !

Il y a des choses, des comportements et des pensées qu'il est préférable d'éviter pendant le post-partum. Vous vous simplifierez ainsi considérablement la vie, à vous et à votre bébé. Nous avons listé ici les points les plus importants :

Il est tout à fait possible que votre belle-mère se soit remise à faire le ménage et le jardinage trois jours après la naissance. Peut-être aussi que votre voisine a repris le travail à domicile deux semaines après sa césarienne avec un berceau à côté de son bureau. Et il est encore possible que tout cela soit resté sans conséquences négatives. Néanmoins, certaines questions se posent. Voici déjà la première qui nous vient à l’esprit : pourquoi cela serait-il souhaitable pour vous ? Vous venez de traverser une phase qui a bouleversé votre vie et qui continuera de la changer. Pourquoi ne pas vous permettre d’appuyer sur la touche « pause » et de vous extraire consciemment du quotidien ? Quelques années plus tard, de nombreuses mères regrettent de ne pas avoir profité de cette phase intense, magique et irrécupérable du post-partum. Laissez donc entrer ce miracle avec reconnaissance et savourez-le sans mauvaise conscience. Vous posez ainsi la première pierre d’un lien étroit et confiant avec votre enfant et évitez les conséquences tardives, tout comme le sentiment d’avoir manqué quelque chose. Et votre bébé sera probablement beaucoup plus détendu.

Bien sûr, vous pouvez vous remettre rapidement sur pied et c’est bien ainsi. Veillez tout de même à ce que les choses se fassent en douceur. Votre corps vous le fera sentir si vous en faites trop. Écoutez ses signaux ! La position en tailleur n’est pas la position assise optimale, et il est probable qu’après un essai, vous l’éviterez de vous-même. Le sport, la position debout prolongée et la marche (voire le jogging !) sont à proscrire, surtout en début de post-partum, c’est-à-dire pendant les 10 premiers jours. Votre plancher pelvien n’est pas encore prêt. Demandez à votre sage-femme de vous montrer des exercices légers de rééducation que vous pourrez déjà faire à ce stade. Elle est la mieux placée pour évaluer votre constitution après l’accouchement. Évitez également de soulever des objets lourds. « Lourd » signifie tout ce qui pèse plus que votre bébé (y compris les sacs de courses et les paniers à linge !).

Lorsque vous voyez des mamans célèbres sourire à la caméra deux mois après leur accouchement, rayonnantes et avec une silhouette de rêve, vous pourriez être tentée, dans un premier temps, de trouver la vie injuste. Mais au plus tard lorsque vous considérez la quantité d’efforts, de renoncements et probablement de larmes que cela implique, cela n’est peut-être plus aussi souhaitable. Par ailleurs, nous savons tous que certaines photos publiées sur Instagram et autres réseaux sociaux auraient un aspect légèrement différent si elles n’étaient pas retouchées. Le fait est qu’après l’accouchement, votre corps déjà mis à rude épreuve n’est pas du tout en état de suivre un régime quelconque. Au contraire, si vous allaitez, vos besoins énergétiques sont même supérieurs d’environ 500 kcal par jour à ceux de la grossesse. L’allaitement est une épreuve de force pour le corps : la plupart des femmes perdent automatiquement du poids pendant l’allaitement, mais cela ne devrait pas dépasser 2 kg par mois. Il est maintenant important que votre corps reçoive tous les nutriments dont il a besoin pour se régénérer. 

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La tentation est grande de recourir à des tampons XXXL... Car, qui se sent à l’aise avec d’énormes serviettes qui se remplissent constamment de sang ? Et pourtant, vous devrez les utiliser pendant quelques semaines, ce qu’on appelle les lochies doivent couler. Si vous utilisez des tampons, un reflux peut se produire, et avec lui une infection de l’utérus. Procurez-vous donc effectivement les longues serviettes hygiéniques que vous connaissez probablement de l’hôpital et qui doivent être respirantes, sans plastique, ni bandes adhésives, parfums, ou version super-dry ou autres. Tout cela ne fait qu’irriter vos parties intimes déjà sensibles. Petite astuce de sage-femme : vaporisées d’un peu de spray post-accouchement et placées dans le compartiment congélateur, ces bandes sont un véritable soulagement en cas de gonflements douloureux ! D’ailleurs, également propice à votre guérison : vous allonger plus souvent « sans culotte », avec un support adéquat, bien sûr. Et encore une information rapide sur les lochies : elles ne sont pas « hautement infectieuses », comme on le lit souvent. Néanmoins, une bonne hygiène est importante. Si vous allaitez et que vous prenez un bain, veillez par exemple à ce que l’eau du bain ne recouvre pas vos mamelons.

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Les grands-parents attendent certainement impatiemment de pouvoir serrer leur petit-fils ou petite-fille dans leurs bras. Et vous-mêmes, bien sûr, vous êtes très fiers et vous voulez présenter à vos proches le bébé le plus adorable du monde ! Si vous ne vous sentez pas encore bien, vous pouvez repousser cette visite de vous-même de quelques jours. Mais si vous-même ressentez vraiment le besoin de recevoir des visiteurs, c’est bien sûr tout à fait acceptable, cependant avec modération. La condition devrait être que vous n’avez absolument rien à faire. En clair, cela signifie que votre partenaire s’occupe de tout ou que le ou les visiteur(s) apportent tout, préparent des boissons chaudes et laissent tout en ordre. Les repas préparés à l’avance pour le lendemain sont les bienvenus. Important : la visite ne doit pas durer trop longtemps et il ne doit pas y avoir trop de personnes à la fois. Non seulement vous avez encore besoin de repos (même si vous vous sentez peut-être à nouveau à moitié en forme), mais aussi bébé sera vite dépassé par trop d’agitation au cours des premières semaines et réagira nerveusement, ce qui peut entraîner un cercle vicieux et des pleurs incessants. 

Afin d’éviter les mauvaises surprises ou les susceptibilités concernant les visites postnatales, il est important de clarifier vos souhaits avec vos proches avant la naissance. Vous constaterez peut-être que leurs idées, en particulier celles des futurs grands-parents, peuvent être très différentes des vôtres ! Un petit compromis peut constituer à leur envoyer des photos régulièrement.

Vous n’avez plus que l’envie de pleurer, vous souhaitez jeter les mamans qui allaitent avec un sourire béat comme une couche (usagée), parce que vous pourriez crier de douleur dès que vous pensez seulement à l’allaitement ? Vous regardez votre ventre rebondi et votre visage fatigué dans le miroir et vous essayez de trouver un signe que vous faites effectivement partie de la même espèce que l’influenceuse profondément détendue qui a accouché deux jours avant vous ? Vous êtes complètement dépassée par les événements et fermement convaincue que vous n’êtes tout simplement pas une bonne mère, parce que premièrement, deuxièmement, troisièmement... ? Bienvenue au club, vous n’êtes pas seule dans ce cas ! Il se peut que vous ayez l’impression que tout se passe bien pour toutes les autres nouvelles mamans, sauf pour vous. Le fait est que, même si ce n’est pas le cas de toutes les mères, la plupart d’entre elles sont dans la même situation que vous. Elles ne disent peut-être pas toujours toute la vérité. D’ailleurs, cela ne change pas lorsque les enfants sont plus âgés. Essayez simplement de l’accepter avec calme...