Post-partum – tout ce qu’il faut savoir sur les semaines suivant l’accouchement
Le post-partum est la « période de socialisation » entre la mère et son nouveau-né pendant les jours suivant la naissance. Pour les mamans comme pour les bébés, la période post-partum est un moment privilégié et précieux. Nous résumons ici pourquoi ces semaines sont si importantes, sur combien de temps elles s’étendent et tout ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour être sereine et heureuse pendant cette période toute particulière.
Le « post-partum », c’est quoi exactement ?
Comme son nom l’indique, le post-partum désigne la phase suivant l’accouchement pendant laquelle la mère et l’enfant doivent se reposer, se remettre des fatigues de la naissance et apprendre à se connaître intensément. C’est vrai qu’à peine a-t-on fait connaissance, on est déjà censé former une équipe parfaitement rodée.
Combien de temps dure le post-partum et que se passe-t-il pendant cette période ?
Il n’y a pas de durée pré-définie qui s’appliquerait à toutes les mamans. Le post-partum est aussi appelé période post-natale : c’est le temps qui s’écoule entre l’accouchement et la régression des modifications du corps liées à la grossesse et à l’accouchement, ce qui prend en moyenne 6 à 8 semaines.
Comme pour toutes les valeurs moyennes, le temps nécessaire varie d’une femme à l’autre. Certaines mamans sont déjà relativement en forme au bout de 3 semaines tandis que d’autres ont besoin de 3 mois. Cela dépend bien sûr aussi fortement des conditions générales, de l’aide dont dispose la nouvelle maman, des difficultés de l’accouchement, du développement du bébé, etc. Alors, ne vous faites pas de soucis et ne vous laissez en aucun cas culpabiliser si, au bout de 6 semaines, vous n’êtes toujours pas aussi dynamique et reposée qu’avant la grossesse.
Chaque femme est unique et a le droit à son propre rythme. Ce n’est pas parce que votre belle-mère ou votre meilleure amie a retrouvé sa forme antérieure en un rien de temps que cela devrait aussi être le cas pour vous. Le fait que nous, les femmes, devrions prendre suffisamment de temps de repos avec notre bébé est d’ailleurs prévu par la loi. En Allemagne, toutes les femmes en couches, comme on appelle aussi les femmes qui viennent d’accoucher, sont soumises à une interdiction absolue d’emploi pendant les 8 semaines qui suivent l’accouchement. En Belgique, le congé postnatal est au minimum de 9 semaines. En France, il est de 10 semaines au moins et dépend du nombre d’enfants à charge. En Suisse, il est même de 14 semaines. Vous pouvez donc prendre votre temps !
Quels sont les changements physiques pendant cette période ?
- Chez la mère, l’utérus repasse d’un poids d’environ 1,5 kg à la fin de la grossesse à un poids normal d’environ 50 à 70 g. Les femmes perçoivent cette régression sous la forme de contractions pouvant être très douloureuses pour certaines.
- Une éventuelle blessure du périnée ou une épisiotomie en cas d’accouchement spontané, ou la cicatrice chirurgicale en cas de césarienne guérit.
- La production de lait commence et la montée de lait rend le sein plus chaud, plus ferme et plus volumineux. Ces modifications peuvent parfois être douloureuses et inhabituelles pour la femme.
- Au cours des 3 à 4 premières semaines, l’hémorragie post-natale se modifie et passe d’un aspect très sanguin à un aspect jaunâtre. Mais qu’est-ce que cette hémorragie post-natale ? Ces saignements, aussi appelés lochies, sont les sécrétions de la plaie de l’utérus humain, expulsées par le vagin dans les semaines suivant l’accouchement. Juste après l’accouchement, la plaie causée par le décollement du placenta dans l’utérus a un diamètre d’environ 12,5 cm. Elle se réduit à environ 5 cm au cours des 2 premières semaines, avant de guérir complètement au bout de 4 à 6 semaines. Dans sa fonction de « miroir de la cicatrisation », l’hémorragie post-natale est donc un indicateur de la progression des processus de réparation dans votre corps. Il est important que vous utilisiez des serviettes hygiéniques spéciales post-accouchement (les tampons ne conviennent pas) pendant cette période, afin de permettre aux sécrétions de la plaie de s’écouler entièrement et sans entrave. Vous évitez ainsi des infections éventuelles.
- Votre digestion reprend son cours normal. D’un seul coup, vos organes digestifs peuvent reprendre leur place dans votre ventre. Au début, ils s’habituent progressivement à leur liberté retrouvée et, en peu de temps, ils fonctionnent à nouveau comme avant la grossesse.
- Le cycle menstruel se rétablit. Le moment des premières règles dépend de l’allaitement ou non du bébé. En effet, un taux élevé de prolactine, provenant de l’allaitement, empêche l’ovulation dans de nombreux cas. C’est pourquoi les règles ne réapparaissent généralement qu’après le sevrage. Chez les femmes qui n’allaitent pas, en revanche, le cycle reprend environ 6 à 8 semaines après l’accouchement.
Vous n’êtes pas la seule à avoir besoin de cette période post-partum : votre bébé aussi. Alors que dans l’utérus, il était approvisionné en tout par le cordon ombilical pendant la grossesse, il doit respirer et boire par lui-même après la naissance. Les influences extérieures qu’il ne percevait auparavant qu’atténuées atteignent désormais le nouveau-né sans aucune filtration. Pour s’habituer à ces changements radicaux, votre enfant a besoin de calme.
Le côté psychique pendant cette période : les hormones, les hormones, les hormones
Les substances messagères et de signalisation de notre corps sont responsables de presque tous les processus psychiques du post-partum. Déjà pendant la grossesse, vous aurez remarqué à quel point votre psychique comme votre physique se modifient. Ce processus se poursuit pendant le post-partum.
Tous les phénomènes physiques concomitants mentionnés ci-dessus sont directement liés aux hormones : qu’il s’agisse de prolactine, d’endorphine ou d’ocytocine, les hormones de grossesse entraînent de nombreux changements. Aussi bien physiquement que psychiquement :
- Pendant l’accouchement, la sécrétion d’endorphine augmente afin de rendre les contractions plus supportables. C’est l’analgésique naturel le plus puissant que notre corps connaisse et, effet secondaire intéressant, il a un puissant effet d’amélioration de l’humeur. L’arrêt de la production d’endorphine après l’accouchement (et la fin des douleurs de l’accouchement) entraîne la perte de l’influence euphorisante de cette hormone.
- L’ocytocine : sans doute la plus importante « hormone du post-partum ». Ce n’est pas pour rien que son nom se traduit par « accouchement facile ». Elle s’accumule dans l’utérus avant l’accouchement et déclenche le moment venu les contractions, qu’elle rend en même temps plus supportables grâce à son effet analgésique. Après l’accouchement, elle favorise la remise en place de l’utérus. Mais c’est surtout dans sa fonction d’« hormone du câlin » qu’elle est si importante. L’ocytocine est sécrétée en plus grande quantité pendant l’allaitement. D’ailleurs, il en va de même pour le bébé : chez lui, l’hormone est produite par la succion ! Mais même si vous n’allaitez pas, ne vous inquiétez pas : lorsque vous touchez votre bébé ou que vous pensez simplement au nouveau-né, l’hormone est également libérée. L’ocytocine est la principale hormone de l’attachement : elle contribue à ce que vous aimiez votre bébé plus que tout, dès le premier instant, et que vous le protégiez avec votre vie. Elle entraîne également un sentiment de satisfaction, de bien-être et d’euphorie. Enfin, l’ocytocine joue un rôle dans la régulation du stress : elle réduit le taux de cortisol et a ainsi un effet calmant et anxiolytique. L’ocytocine influence non seulement les processus physiques, mais aussi le comportement social : selon des études scientifiques, elle augmenterait la confiance envers ses semblables, accroîtrait les compétences émotionnelles et sociales ainsi que la capacité d’attachement. Ces effets psycho-émotionnels de l’ocytocine renforcent le lien entre la mère et l’enfant et favorisent le « bonding » pendant le post-partum, c’est-à-dire le sentiment d’aimer inconditionnellement son bébé et de vouloir en prendre soin.
Les hormones touchent aussi le papa
Comme vous l’avez appris maintenant, les hormones des nouvelles mamans ont des hauts et des bas pendant la période qui suit l’accouchement. Mais saviez-vous que l’équilibre hormonal des pères est également soumis à des changements pendant cette période particulière ?
- La testostérone
L’hormone sexuelle masculine chute de plus de 30% au cours du premier mois suivant l’accouchement. La conséquence: la baisse du taux de testostérone fait fondre la coquille dure, ce qui permet aux papas de développer un lien émotionnel plus profond et de l’affection pour leur bébé. D’ailleurs, le taux de testostérone des hommes qui passent beaucoup de temps avec leur enfant est durablement à un niveau plus bas que celui des hommes sans progéniture.
- L’ocytocine
Pour compenser la baisse de testostérone, le taux d’ocytocine et de dopamine dans le sang augmente considérablement. Ces « hormones du bonheur » sont produites en plus grande quantité dès la grossesse et renforcent le lien avec l’enfant. Cette valeur peut encore augmenter si les pères ont un contact physique étroit avec leur bébé au cours des premiers temps après la naissance : les câlins avec le nouveau-né leur procurent un véritable boost d’ocytocine.
- La prolactine
Chez les femmes, cette hormone entraîne la production de lait. Mais les hommes produisent également davantage de prolactine pendant la période précédant l’arrivée de l’enfant, ce qui entraîne chez eux une baisse de la libido. Parallèlement, la disposition biologique à s’occuper de sa progéniture avec encore plus d’amour et de sollicitude augmente.
Pendant les premiers jours et semaines suivant l’accouchement, de nombreuses femmes ne connaissent pas que des sentiments de bonheur. Le contraire peut même se produire : en raison de la chute soudaine des hormones après l’accouchement, beaucoup de femmes glissent dans une baisse de moral et connaissent ce que l’on appelle le « baby blues ». Si l’on ajoute à cela l’épuisement physique, la fatigue permanente ou le malaise physique, la chute peut être vertigineuse. Mais ne vous inquiétez pas ! C’est tout à fait normal et ne signifie pas du tout que vous n’êtes pas une bonne mère. Le plus souvent, vous retrouverez rapidement votre équilibre émotionnel par vous-même. Un soutien affectueux de la part de votre entourage le plus proche, suffisamment de repos et des activités bienfaisantes sont utiles. Nous avons rassemblé pour vous des idées utiles.
Quelques idées pour passer le cap du post-partum en toute sérénité :
- Faites le plein de provisions
Prenez conscience que pendant les premiers jours suivant l’accouchement, vous n’aurez probablement pas le temps de faire du shopping. Faites donc des réserves de vos chocolats, shampooings ou bougies parfumées préférés. Pensez aussi à l’achat de grandes serviettes hygiéniques absorbantes spéciales pour l’hémorragie post-natale ainsi qu’à un stock suffisant de couches pour bébé. Il en consomme en moyenne 10 par jour. Si vous avez oublié quelque chose, demandez à quelqu’un de vous l’apporter.
- Laissez-vous soutenir
En parlant d’apporter : organisez-vous un soutien à temps ! Il est désormais courant que votre sage-femme vous rende régulièrement visite pour s’assurer que tout va bien après l’accouchement. Mais cela ne suffit pas. Surtout si vous avez déjà des enfants, vous aurez besoin d’un appui supplémentaire. Si vous avez un ou une partenaire, vous pouvez normalement compter sur son aide. La plupart des conjoints ou conjointes sont heureux de vous soutenir et n’attendent que des « instructions » de votre part. Mais vous pouvez aussi compter sur une bonne amie, votre propre maman ou votre sœur pour vous aider et vous conseiller si vous le leur demandez.
- Apprenez à dire non de temps en temps
« Bonjour, c’est ta belle-mère... Ça t’ennuie si je passe te voir ? » Avez-vous vraiment envie d’accueillir votre belle-mère (ou votre sœur, votre tante, votre voisine) en ce moment et vous sentez-vous assez forte pour cela ? ....Ou bien l’idée de devoir sortir du lit, de préparer quelque-chose à la cuisine et d’être une bonne hôtesse pendant 3 heures n’est-elle pas si séduisante au final ? Alors, refusez clairement et simplement, même si la visite est certainement bien intentionnée ! En règle générale, pendant le post-partum, vous devriez consacrer votre énergie et votre temps à ce qui compte vraiment maintenant : vous devez être en forme, vous soigner, vous occuper de votre bébé et, bien sûr, lui faire beaucoup de câlins. Une bonne amie ou votre grand-mère comprendra certainement ! Et même si ce n’était pas le cas : c’est vous qui êtes importante en ce moment et vous devez prendre vos besoins au sérieux !
- Veiller à vous divertir
Au lieu de recevoir des visites ennuyeuses, concentrez-vous sur des activités qui vous font plaisir : profitez de ces moments de calme pour relire tranquillement votre livre préféré. Ou pourquoi ne pas regarder une série passionnante que vous vouliez voir depuis longtemps ? Maintenant, vous avez le temps de le faire. Créez-vous une liste de bonne musique pour rythmer votre journée. Ou finissez de décorer la chambre d’enfant. Créez de jolies affiches ou des stickers, uniques : c’est possible, même depuis le confort de votre lit douillet !
Vos amis et votre famille sont certainement impatients de rencontrer votre petit trésor ! Ne les laissez pas attendre plus longtemps, créez dès maintenant les faire-part de naissance avec les plus belles photos de bébé et envoyez-les à vos proches. La réalisation est facile depuis votre canapé !
- Faites-vous plaisir
Le post-partum n’est ni le moment des régimes, ni celui d’une séance d’entraînement épuisante, ni celui du nettoyage de printemps. Profitez plutôt de ces jours et semaines marquants pour vous faire du bien. Laissez-vous gâter par votre partenaire et vous préparer vos repas préférés. Faites place à la « soul food » ! Et s’il vous est difficile de vous occuper de vous-même, pensez à votre nouveau-né : il a besoin d’une maman détendue et équilibrée pour se sentir en sécurité et bienvenu !
Le post-partum est sans aucun doute une période extraordinaire et émouvante. D’un seul coup, votre vie ne tourne plus qu’autour de ce nouveau citoyen de la Terre. Cela peut effrayer, mais aussi être d’une beauté et d’une valeur sans limite. Acceptez ces semaines comme elles viennent, écoutez votre corps, donnez-lui du repos et le temps nécessaire – après tout, il a dû subir beaucoup de choses. Si vous vous concentrez sur votre propre bien-être et celui de votre enfant et que vous vous faites aider, vous avez d’excellentes chances de réussir vos débuts avec bébé pour votre plus grand bonheur.